Des virus bénéfiques pour les plantes et pour les animaux
13 septembre 2023

Depuis toujours, le monde viral a fait l’objet d’études approfondies. Des spécialistes en tous genres y ont accordé toute leur attention. Des subventions colossales sont continuellement mises à disposition des universitaires et chercheurs indépendants. Généralement, ces études ont pour but de mettre fin aux ravages de tel ou tel virus dans le monde animal ou dans le monde végétal.
Pourtant, depuis peu, il s’est développé une nouvelle catégorie de chercheurs désireux de connaître les bénéfices de ces minuscules et redoutables êtres que sont les virus. Ceci nous invite à nous interroger et à identifier ces types de virus dont les propriétés peuvent procurer aux plantes et aux animaux résistance, croissance, etc.
Pour développer de long en
large cette problématique, nous aborderons dans un premier temps la question
des virus en tant que vecteur de maladies et de souffrance pour tout être
vivant. Ensuite, nous nous appesantirons sur les différents virus qui ont
développé de curieuses facultés bénéfiques pour le genre animal et végétal.
Les virus : clarification
conceptuelle
Outre le débat qui subsiste sur le caractère vivant ou non des virus, il est une définition qui fait l’unanimité au niveau des scientifiques virologues. En effet, empruntés du latin vīrus qui signifie poison, venin, les virus sont des agents potentiellement infectieux qui ont besoin d’hôtes pour survivre.
Leur hôte de prédilection reste les cellules au sein desquelles ils
sont capables de créer un dysfonctionnement de leur métabolisme. Un tel
détournement de fonction constitue pour eux un atout majeur qui facilite le
processus de réplication nécessaire à la survie de l’espèce. C’est en cela que
les virus sont considérés comme des parasites.
Grâce aux recherches, les virologistes ont découvert au vue
de statistiques relevées en 2022 une population active de 10 434 espèces de
virus. Une répartition plus poussée a permis de les regrouper selon des
familles et des genres. Cela étant, il est dénombré 233 familles de virus pour
2606 genres. Un an après, ces statistiques devraient avoir certainement évolué.
En dépit d’une présence aussi forte des virus, seule une
infime partie de leur population reste pathogène pour le genre humain. Ils sont
cependant bien plus nombreux à menacer la survie des animaux et des plantes à
qui ils transfèrent du matériel génétique qui leur sont nocifs.
Ces êtres vivants invisibles à l’œil nu sont présents dans
le sol, dans les végétaux, dans l’eau, dans les animaux ou sur leur peau, etc.
Certains de ces micro-organismes sont particulièrement sensibles aux conditions
environnementales. En effet, selon qu’il règne une forte ou une basse
température ou en fonction du rayonnement solaire par exemple, les virus
peuvent se révéler particulièrement virulents ou moins nocifs.
Le règne végétal et le règne animal, deux mondes parasités
par les virus.
Des particules virales, il en existe des milliers. Ces micro-organismes déciment autant le règne animal que le règne végétal. Dans le règne animal, l’omniprésence des virus est tout simplement phénoménale. Plus petits que les bactéries et les cellules animales, on les retrouve dans et sur le corps des mammifères, des oiseaux et des animaux aquatiques.
Ces virus sont à la base de maladies qui déciment la population des animaux sauvages comme domestiques. Le virus de la rage chez le chien, les virus qui touchent la population des volailles comme les H5N1 et bien d’autres comme le virus de la peste porcine sont autant de virus qui menacent le règne animal. La prévalence des agents pathogènes que sont les virus dans la population des animaux est due à la promiscuité entre les animaux.
À l’instar des animaux, les plantes sont sujettes à des maladies d’origine virale. Sur ces plantes infestées, des tumeurs peuvent apparaître sur les feuilles. Dans d’autres cas, la contamination d’un phytovirus peut se manifester par les flétrissements sur les fleurs ou des tâches sur les feuilles, une modification de la couleur (jaunissement ou nécrose des feuilles) ou de la forme des feuilles.
Un virus des plantes bien
connu est la mosaïque du tabac qui s’attaque autant aux aubergines, au tabac
qu’aux tomates. Il existe d’autres virus tels que le virus Y de la pomme de
terre, le virus de la sharka, le virus de la mosaïque du chou-fleur pour ne
citer que ceux-là.
Contrairement au mode de transmission des virus chez les animaux qui est dû à la promiscuité, la dissémination des virus se fait grâce aux insectes, au vent ou aux nématodes. Il arrive parfois que la dissémination se fasse au travers d’une greffe, d’une blessure de la plante ou grâce aux graines de pollen. L’infestation de plantes par les virus peut entraîner notamment un dérèglement du transport de la sève par le truchement des vaisseaux.
On retiendra que les symptômes sont fonction de l’espèce du virus, de l’environnement, de l’état physiologique de la plante infestée, etc. L’une des conséquences directes d’un tel phénomène est l’apparition de plantes naines et la survenance systématique de famines si les hôtes des phytovirus ne sont pas traités au plus tôt.
Des virus pour sauver les plantes et les animaux :
réalité ou fiction ?
Des études sont menées dans de nombreux laboratoires pour essayer de réorienter les propriétés positives des virus. De telles applications sont possibles aussi bien dans le monde animal que dans le monde végétal.
De l’application des phytovirus

Il existe par ailleurs des cas
d’expérimentations au cours desquels des vecteurs viraux sont conçus dans le
but de transmettre aux cellules végétales du matériel génétique. Dans le
secteur des plantes ornementales, les propriétés de certains virus sont mises à
profit pour rendre les plantes plus belles et plus esthétiques. C'est le cas
notamment du virus de la panachure de la tulipe.
Une autre application des phytovirus consiste à lutter contre les ravageurs en améliorant les propriétés de production des toxines afin de venir à bout des nématodes et des insectes. Grâce aux technologies développées en virologie, des phytovirus sont utilisés pour déclencher l’accélération du processus de sélection des plantes et pour induire la floraison. Les virus sont également modifiés pour reprogrammer les traits de plants.
De l’application
des virus sur les animaux
Il existe une documentation bien
fournie qui explique de long en large les progrès réalisés dans le cadre de
l’appropriation de gènes viraux par les animaux. Cette appropriation contribue
notamment à renforcer la protection des animaux contre les infections futures.
Les virus sont également bénéfiques aux animaux dans la mesure où ils
participent de la morphogenèse du placenta.
Les virus contribuent enfin au
renforcement de l’adaptation des organismes et à leurs défenses. Comment se
font les associations organismes-virus qui sont bénéfiques aux animaux ? Les
associations se font au travers d’une intégration dans les génomes de séquences
virales.
Généralement, les rétrovirus utilisés dans le cadre de ces intégrations sont des virus à ARN, simple-brin à polarité positive. Une fois dans l’ADN de l’hôte, ici, un animal, ce dernier bénéficie des propriétés dont sont porteur le virus. Ces propriétés feront désormais partie de son génome. La capacité de transmission de l’information, la capacité de réplication du virus, leur propriété de fusion membranaire, sont des propriétés qui sont notamment fortement sollicitées dans le processus d’intégration.
Conclusion
Historiquement et d’un point de
vue biologique, les virus sont des agents pathogènes qui ont toujours constitué
une menace pour le genre animal et végétal. Il est donc heureux que grâce à ces
mêmes virus, des avancées aient pu permettre de reprogrammer les cellules des
organismes et des plantes pour les rendre plus résistants et moins sujets au
stress par exemple.
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